SOCIETE

Quel Congo voulons-nous bâtir demain ?

Nous mourrons tous si nous ne prenons pas conscience dès maintenant

Par Jean-Claude BERI

A aucune époque déterminée de l’histoire de notre pays, une forte tendance à la gestion des affaires de l’Etat s’est manifestée chez beaucoup de Congolais. Ces ambitions – pour le moins légitimes- ont été observées depuis l’époque de la révolution des 13 14 15 août 1963 jusqu’à nos jours et ont le mérite d’offrir à notre peuple une histoire caractérisée par des soubresauts et autres péripéties à rebondissements.

Au titre du tableau sombre d’événements malheureux à inscrire au compte de l’immaturité politique des acteurs de chaque époque, l’on peut noter : les complots, les coups bas, les coup d’Etat, les arrestations arbitraires, les exécutions sommaires, les assassinats , les empoisonnements , les épurations, les violences et autres formes d’intolérance qui ont la conséquence de troubler gravement les consciences de nos concitoyens dont certains sont condamnés à garder éternellement les stigmates d’une quelconque séquence douloureuse de leur vie.

A côté de ce tableau désolant au plan politique, se greffe inévitablement celui d’un mode de gestion chaotique et irresponsable des affaires de l’Etat qui a engouffré l’économie nationale dans les profondeurs d’une crise devenue incurable, et qui a conduit l’administration générale sur la voie de l’enlisement total. Tout ceci relève de la mauvaise compréhension de l’activité politique. Car les comportements des différents acteurs que nous observons aujourd’hui, loin de revêtir la dimension nationaliste, ont toujours été empreints d’infantilisme, d’égoïsme, du pillage, de la corruption et de l’amateurisme. Ces pratiques observées sont inspirées par cette interprétation tout à fait déformée de l’activité politique définie tantôt comme l’art de tromper, tantôt comme terrain glissant, tantôt comme domaine réservée aux initiés. Certains en ont fait une profession une profession et d’autres une obsession. Une obsession devenue si virale qu’on ne se soucie plus de promouvoir la médiocrité.

Toutefois, il reste que c’est le peuple qui paie le tribut de ces turbulences car c’est lui qui est appauvri et endeuillé implicitement, et son développement hypothéqué.

Les mentalités de nos compatriotes se sont transformées au fur et à mesure que les méthodes rétrogrades de gestions étaient pratiquées les acteurs politiques s’illustrant eux-mêmes dans la dérive totale. Comme on l’a vu récemment, pendant les inondations qui ont endeuillé les nombreuses familles congolaises, le gouvernement se complait à maintenir « les festivités de la danse MOPACHO » Ou encore comment comprendre qu’un état puisse privilégier la croissance des brasseries, en lieu et place d’autres secteurs d’activité économique capables de générer des emplois, prépare sa jeunesse à l’ivrognerie, donc à une décadence sociale avec son lot d’incertitudes. Un sage chinois disait je cite « Si vous voulez détruire un pays, inutile de lui faire une guerre sanglante qui pourrait durer des décennies et coûter cher en vies humaines. Il suffit de détruire son système d’éducation et d’y généraliser la corruption. Ensuite, il faut attendre vingt ans et vous aurez un pays constitué d’ignorants et dirigé par des voleurs. Il vous sera très facile de les vaincre. »

Quelle culture démocratique, pouvions-nous espérer d’une classe politique qui elle-même n’appréhende pas le vrai sens de la politique ?

Ainsi ni la confusion s’est installée dans notre pays ou le peuple saupoudré, soutient aveuglement des acteurs politiques « immatures », sans conviction, égoïstes, corrompus et surtout égarés qui rivalisent d’ardeur pour mieux le tromper. Pour ce faire, les concepts de tribu, de région, de courtisan, d’école d’idéologie et autre absurdité du même genre ont été mis à contribution pour mieux manipuler le peuple livré à toutes ces gesticulations négatives. Tout le monde a fini par s’accorder sur cette vision limitée et obscurantiste de la politique.

Tout le retard du Congo par rapport aux autres pays d’Afrique s’explique par cette mauvaise interprétation de l’activité politique qui est prise plutôt comme une compétition ou l’on peut assurer le bien-être de certains proches gérant les affaires de l’Etat.

Ainsi ni le souci du pays, ni la tendance à hisser le pays au niveau des nations civilisées, ni la volonté de le mettre en compétitions même avec ses pairs d’Afrique et ni le souhait de soigner son image extérieure, source de toutes les perspectives d’assistance de la part de la communauté internationale, n’ont préoccupé nos politiques qui a contrario, n’ont fait que multiplier les ruses, les coup d’Etat, pour davantage retarder le Congo.

Sur la scène politique obnubilés par le goût du gain facile s’éliminent mutuellement sur fond d’intrigues sous le regard innocent (mais attentif) d’un peuple effaré par les turpitudes de ses fils.

A cet effet comment justifierons-nous le retard économique pris par un pays aux richesses démesurées alors que dans les années d’après indépendance, le Congo affichait une dynamique de croissance ascendante ?

Comment expliquer le dysfonctionnement de notre administration pour un pays dont l’espace et les ressources humaines sont facilement maîtrisable !!

Pourquoi observe-t-on le déchirement du tissu social alors que d’une part le pays regorges de plus en plus de cadres (civils et militaires) formés dans les grandes écoles du monde et, d’autre part recèle une réserve de sagesse hors pair en Afrique. Ce peuple qui a toujours démontré à chaque épreuve de son histoire ; toute sa capacité à transcender les divergences négatives, mérite-il aujourd’hui, par la faute d’un système corrompu à l’extrême animé par un homme sourd de toutes doléances de plus en plus persistant du peuple, un sort aussi atroce ?

En le refusant nous estimons qu’il s’agit aujourd’hui plus que jamais de restituer les choses à leur place. Pour ce faire, une Vraie RUPTURE s’impose.

D’abord la politique doit-être comprise simplement comme « l’art de gérer la cité » Ceci étant dans le sens de la nation et le respect du bien public actuellement pillé et détourné à des fins personnels. Travailler pour modifier les comportements des hommes politiques qui dégageraient une éthique d’hommes d’Etat, lorsqu’ils se trouveraient aux commandes des affaires publiques. En restaurant l’autorité de l’Etat (Par la mise en mouvement effective des institutions chargées de cette tâche c’est-à-dire la juste et la force publique), l’on doit reconnaître en celui-ci la forme d’organisation de la nation ou l’expression organisée du peuple. Son caractère sacré devrait hanter tous les fonctionnaires et autres autorités dotées d’une puissance publique. Enfin, qu’il soit bien compris enfin que, ce qui appartient à l’Etat appartient au peuple et que tout abus de la chose publique porte préjudice quelconque aux populations. Ceci pour dire que Jean-Jacques BOUYA devrait répondre devant la haute juridiction de l’état pour crime contre la nation. Seulement y a-t-il autre encore une justice au Congo ou les magistrats sont aussi complice du drame que vit le Congo.

De ce fait, on a plus besoin d’expliquer ici que tout détournement des deniers publics équivaut soit à une école de moins, soit à un lot de pensions ou de bourses impayées….

Au regard des faramineuses sommes d’argent détournées par le clan SASOU et autres personnalités de l’Etat, nous devons donc apprécier à juste titre l’ampleur de l’incidence sur le développement de notre pays. Combien de routes bitumées, d’établissement scolaires et hospitaliers viables, d’entreprises et autres établissement bancaires etc n’aurions-nous pas construits avec cette masse d’argent détournées par cette bande en mal de jouissance personnelle ? Au stade actuel de dégradation de la situation, l’Etat a-t-il encore les moyens de restaurer son autorité afin de sauvegarder les acquis du peuple et de garantir le développement de la nation ? Les hommes qui ont largement failli ont pris l’état en otage.

  • Des patients meurent entre les mains de médecins médiocres, fraudeurs et corrompus installés par un système de favoritisme nuisible

  • Des bâtisses, des autoroutes et des ouvrages d’arts s’effondrent car construits par des architectes et des ingénieurs médiocres, fraudeurs et corrompus, alors que l’état a déboursé des sommes faramineuses pour soi-disant restaurer les infrastructures routières. Pour quel résultat ?

  • Le système économique du pays, ses richesses, ses réserves de changes fondent comme de la neige, car entres les mains d’économistes, d’hommes politiques, d’investisseurs et d’hommes d’affaires médiocres, fraudeurs et corrompus. Personnes n’est sanctionnées alors que de nombreuses fautes ont été commises par les agents de l’administration étatique

  • La justice devenue injuste et au service des plus fort car entre les mains d’hommes de lois, des juges médiocres, fraudeurs et corrompus. Les magistrats sont eux-mêmes des délinquants au service du mal.

(…) tous les domaines, tous les secteurs sont en ruines car gérés par des tricheurs, des fraudeurs et des corrompus qui non plus de valeurs, plus de repères, de modèles, de grandeur, de dignité, de conscience ce qui engendre l’effondrement de la nation. »

Nous devons reconnaître que le vice est caractérisé au sein de toute la structure étatique depuis le retour sanglant du Clan SASSOU. Ce système engendre un lourd héritage négatif pour la jeunesse de notre pays. Cet héritage est fait :

  • D’un manque de culture démocratique

  • D’un manque de nationalisme

  • D’une tendance à la division

  • D’une culture du moindre effort

  • D’une aptitude du gain facile

  • D’un manque de respect du bien public

  • D’une dégradation catastrophique des infrastructures économiques

  • D’une économie nationale en pleine déliquescence

  • D’une administration publique moribonde

  • D’un Etat peu crédible à l’extérieur

  • D’une progression à reculons vers l’avenir….

  • D’un encouragement à la perversité et à l’ivrognerie

Toutefois, en, dépit des graves erreurs que nous observons, commises par cette classe politique incohérente, les espoirs restent encore permis car notre pays regorge encore d’énormes potentialités économiques et d’importantes ressources humaines sans oublier qu’il est doté d’une conscience populaire assortie d’un génie exceptionnel. Il s’avère impérieux d’exciter les capacités de créativité et d’entreprise qui sommeillent encore chez nombreux de nos compatriotes, abusés par la mauvaise gestion du Clan SASSOU, dont le talent inné ou cultivé est plus à démontrer.

Le moment est plus que jamais de continuer notre combat pour restaurer un véritable Etat de droit, d’envisager l’avenir de notre pays avec assurance et méthode. Il paraît opportun d’exorciser tous les démons qui freinent l’évolution de notre pays en créant une dynamique cohérente de développement.

C’est la couche dont l’avenir est rendu incertain qui doit le plus prendre conscience de la catastrophe actuelle, en l’occurrence la jeunesse. Dans cette couche les compétences ne manquent pas pour faire décoller le Congo afin de le hisser sur l’arène des nations civilisées. Il s’agit de s’impliquer résolument dans la gestion des affaires publiques en dénonçant le hold-up actuel du Clan SASSOU et s’organiser pour préparer une transmission de pouvoir négociée de manière responsable et élégante.

Nous sollicitons ainsi une adhésion des jeunes de toutes les sensibilités politiques et de toutes les couches sociales à la dynamique de réconciliation de ce pays qui nous est commun. Ouvrons grandement les yeux pour aller vers le chemin lumineux du développement et non vers celui de l’égarement et de la soumission à l’argent. Sachons faire la bonne lecture du débat politique afin de discerner les aspects de division et les aspects d’unité. La bonne gestion du produit nationale brut doit permettre à chaque citoyen congolais de jouir du revenu et dénonçons la tendance vers le détournement systématique des ressources qui appauvrisse sans cesse le niveau de vie de nos concitoyens.

Changeons le discours politique en privilégiant d’abord le Congo notre chère patrie.

Dotons notre peuple d’une autre culture démocratique pour éviter les erreurs d’appréciation de l’activité politique.

Inculquons à notre peuple un autre code moral et le goût de l’effort gage de tout épanouissement

Cristallisons chez tous nos frères le sens de la nation et l’amour de la patrie.

Œuvrons tous pour redonner à ce merveilleux pays ses lettres de noblesses par notre participation à la dynamique de la reconstruction nationale.

« Le peuple doit être vigilant, il ne doit pas se laisser provoquer, ni massacrer mais il doit défendre ses acquis. Il doit défendre le droit de construire avec son propre travail une vie digne et meilleure. »

Jean-Claude BERI

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Inondations au Congo-Brazzaville : 350 000 personnes ont besoin d’aide humanitaire, selon l’ONU

Inondations au Congo-Brazzaville : 350 000 personnes ont besoin d’aide humanitaire, selon l’ONU

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/01/19/inondations-au-congo-brazzaville-350-000-personnes-ont-besoin-d-aide-humanitaire-selon-l-onu_6211816_3212.html

Inondations au Congo-Brazzaville : 350 000 personnes ont besoin d’aide humanitaire, selon l’ONU

Les trois quarts des départements du pays sont sous les eaux à la suite de pluies diluviennes. En RDC voisine, Kinshasa aussi est touchée par la crue du fleuve Congo.

Le Monde avec AFP

Un quartier inondé à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le 9 janvier 2024. ARSENE MPIANA / AFP

Plus de 350 000 personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence au Congo-Brazzaville, où les trois quarts des départements du pays sont « sous les eaux » à la suite de pluies diluviennes, a alerté le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), vendredi 19 janvier. « Les inondations ont laissé les communautés locales sans abri ni accès aux services de santé primaires. Des villages, des écoles et des établissements de santé ont été inondés, et de nombreux points d’eau et installations sanitaires ne sont plus fonctionnels », a indiqué l’OCHA lors d’un briefing à Genève.

Selon l’agence de l’ONU, « plus de 350 000 personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence, mais l’accès est difficile en raison des inondations et de nombreux villages ne sont accessibles que par bateau ou en canoë ». Un montant de « 3,6 millions de dollars [3,3 millions d’euros] du Fonds central d’intervention d’urgence a été alloué pour répondre aux besoins les plus urgents de 270 000 personnes » sinistrées, a indiqué l’OCHA, tout en estimant que « davantage de financements internationaux seront nécessaires » pour une solution durable.

Les importantes pluies survenues depuis octobre ont submergé les berges autour de l’Oubangui, un affluent du fleuve Congo. Ces pluies ont aussi provoqué des glissements de terrain qui ont emporté des maisons d’habitation, notamment au nord de Brazzaville. L’état d’urgence a été officiellement déclaré par le gouvernement congolais le 29 décembre. Les autorités ont alors annoncé qu’elles allaient débloquer 2,4 milliards de francs CFA (3,6 millions d’euros) pour aider les sinistrés.

Environ trois semaines plus tard, neuf des douze départements du pays restent toujours « sous les eaux » et « au total 1,8 million de personnes sont touchées », note l’OCHA. Les agences des Nations unies ont élaboré avec le gouvernement congolais un plan de réponse doté d’un « budget total d’environ 26 millions de dollars » et décidé que les secteurs prioritaires comprennent entre autres le logement et l’assainissement. Ces inondations pourraient également avoir des conséquences à plus long terme, selon l’agence onusienne, qui estime que « 2 300 hectares de terres cultivées ont été inondées », faisant craindre une baisse de la production agricole dans les prochains mois.

Ces inondations touchent aussi la République démocratique du Congo (RDC), pays situé de l’autre côté du fleuve Congo. A Kinshasa, des sites touristiques et des zones résidentielles sont sous encore sous les eaux en raison d’une crue exceptionnelle. Les dernières graves inondations dans la zone remontent à 1961.

Le Monde avec AFP

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"On attend tranquillement la transaction" : Corsair, le beau cadeau de la France au Congo menacé de saisie

"On attend tranquillement la transaction" : Corsair, le beau cadeau de la France au Congo menacé de saisie

Comme prime de bienvenue à Denis Sassou Nguesso, le président du Congo qui pilote l’opération, la France vient d’autoriser Corsair à défiscaliser deux avions qui seront immatriculés en Guadeloupe

"On attend tranquillement la transaction" : Corsair, le beau cadeau de la France au Congo menacé de saisie

Tambouille

Par Emmanuel Schwartzenberg

Archipel, le cabinet d’avocats qui a vendu aux enchères l’avion présidentiel de Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo, s’apprête à saisir les actions que ce pays va investir dans Corsair. Ce qui menace le plan de sauvetage, en partie financé par l'État français, de la compagnie aérienne.

Un beau cadeau : la France va permettre à la République du Congo de devenir, avec 40 % des parts, l’actionnaire principal de Corsair, la compagnie aérienne des Antilles, en difficulté financière chronique. Simultanément, les actionnaires privés apporteront 15 millions d’euros et l’État français fournira 150 millions d’euros d’aides publiques, sans pour autant détenir de siège à l'issue de l'opération. Comme prime de bienvenue à Denis Sassou Nguesso, le président du Congo qui pilote l’opération, la France vient d’autoriser Corsair à défiscaliser deux avions qui seront immatriculés en Guadeloupe. Ce qui représente un gain fiscal par appareil de 35 millions d’euros. L’affaire est gérée, depuis septembre, par le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler, le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) rattaché à Bruno Lemaire, ministre des Finances, et Hélène Bourbouloux, la mandataire judiciaire qui gère tous les dossiers à forte implication politique.

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Le clin d'œil de Gilbert GOMA  :  Le tribalisme : Un frein au développement

Le tribalisme : Un frein au développement

Chacun de nous, du fond de sa conscience de femme ou d'homme libre, a le devoir et le pouvoir de dire non au tribalisme, parce que c'est un poison qui détruit notre âme ; parce que c'est une mécanique qui éteint les lumières de notre humanité (Kimuntu, Bomoto, Ubuntu, etc.).

Le tribalisme est l'expression d'une volonté irréductible d'écraser l'Autre en lui déniant le droit d'être, de penser et de sentir. S'érigeant sous des contours ethniques, linguistiques ou géographiques, c'est un blocage à l'émergence d'une identité citoyenne et à l'édification d'une Nation.

Le tribalisme ne saurait être ni un mode de gestion de pouvoir politique, ni une modalité de régulation des rapports sociaux dans un pays, et encore moins le soubassement d'un projet de société, car c'est un frein au développement. Il est gangréné par les germes de toutes les formes de destruction du fait que son essence même est la division, la violence, l'intolérance, les injustices sociales, la haine, et la suspicion entre les communautés. Le tribalisme est la négation de la marche vers le progrès, et ne peut produire une vision dynamique des enjeux de notre monde complexe, ouvert et sans cesse en mouvement. Il est avant tout source de conflits, de frustrations, et toute société croulant sous son poids ne peut être en paix.

Le tribalisme génère un égocentrisme démesuré, prescrit un sentiment de puissance et de sécurité, voire d'impunité au groupe "dominant", mais qui en réalité est illusoire, parce que reposant sur l'arbitraire. Aucune ethnie, ni une quelconque entité sociale, ne peut faire face seule aux défis du développement en bannissant les autres couches de la population sous prétexte de leurs origines ethniques, linguistiques ou géographiques, ni en les utilisant comme soupapes pour une unité de façade et faire-valoir de sa volonté de domination. En somme, le tribalisme est une profanation de l'intelligence collective ; c'est un refus de construire un corps social pluriel, compact et dynamique autour d'un idéal commun. "L'homme est mouvement vers le monde et vers son semblable", a fait remarquer Frantz Fanon. En d'autres termes, le tribalisme est un refus organique de vivre et de faire ensemble, de faire société. C'est le triomphe de l'état de Nature sur la Raison.

Sortir de ce système odieux dans beaucoup de pays africains est plus qu'un impératif, c'est une devoir afin d'espérer amorcer les marches du développement. Chacun ou tout esprit libre doit s'y atteler. Il s'agit-là, d'une part, de se libérer de la servitude à l'égard d'une idéologie régressive, inhibant toute possibilité pour un pays de s'élever, cyniquement entretenue par une caste politique s'accaparant, de manière totalitaire, de toutes les instances de décision de l'état pour la captation des richesses du pays. D'autre part, il s'agit

de faire triompher la liberté de jugement et la part d'humanité (Kimuntu, Bomoto, Ubuntu, etc.) que chacun porte intrinsèquement, par-delà ses convictions. Mais aussi de régénérer nos sociétés qui, par le fait du tribalisme, sont écartelées par la violence, l'injustice, la discrimination, la haine, l'arrogance, la frustration, la rancœur, l'hypocrisie et la suspicion.

Vaincre le tribalisme, c'est pour chacun de nous se se réappropier sa conscience, s'affranchir de la chape ethnique, identitaire, qui très souvent entrave notre faculté de juger. Vaincre le tribalisme, c'est retrouver notre liberté individuelle emprisonnée par le réflexe grégaire, mais aussi et surtout tracer la voie de l'espérance collective, sans laquelle il n'est pas possible de faire société.

Nulle part dans le monde, le tribalisme ou l'exclusion d'une partie de la population n'a tiré un pays vers le haut. Bien au contraire, dans les pays où excelle cette pratique, règnent la mauvaise gouvernance, une pauvreté toujours croissante de la population et une criarde impunité sous l'égide de la solidarité ethnique ou clanique. On peut être attaché et fier de ses origines ethniques mais sans en faire un outil de domination.

Le monde change. Se regarder en chiens de faïence entre communautés, se replier sur soi, ou avoir l'obsession de la négation des Autres, c'est avant tout un déni de soi en tant que maillon d'une dynamique collective, unitaire, mais aussi un renoncement à un idéal commun. Une profonde révolution des mentalités s'impose dans les pays africains, et davantage à l'ère de l'intelligence artificielle. Auquel cas l'Histoire du monde continuera à s'écrire sans nous depuis la conférence de Berlin, en 1885, et avec pour conséquence : une exponentielle érosion de nos pays...

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Scandale sur Scandale au Congo sans mot des parlementaires

Énième scandale financier dans le district de Tchikapika village Mouembe ou Mr Jean Jacques Bouya a une résidence privée transformée en coffre fort.

Pendant que dans nos hôpitaux les médicaments de première nécessité manquent les salles classe qui manquent de tables bancs, pas d'eau à la pompe,et Adou Danga est devenu l'homme le plus populaire du Congo à cause du manque criard du courant électrique,le clan continue la course au vol et pillage des ressources du pays en allant cacher dans leurs villages.

Comme Dieu ne dort jamais dans la nuit du 22 au 23 janvier 2024 un certain Itoua jeune homme d'une trentaine d"année est allé se servir à la banque privée de Jean Jacques Bouya qui se trouve dans le village sus cité en devalisant plus de 200 millions de francs CFA et un montant astronomique en devise étrangère, Bouya furieux a demandé au com Grb de la ville d'oyo et le commissaire de la même de mener l'enquête et de rattraper le jeune malin dans leur enquête le com Grb et le commissaire ont mis la main sur le complice du jeune Itoua afin de leur conduire à Itoua, celui ci sage va appeler les deux officiers en leur disant chers frères qu'est ce que vous faites ici ??? si c'est pas chercher l'argent j'ai pris ma part de l'argent des générations Futures j'ai laissé votre part dans un sac guiri mais je vous dirais l'endroit si et seulement si vous libérez mon frère qui est détenu dans vos services.

Au moment où je vous écris ces mots le complice du jeune Itoua est libre et Itoua est introuvable et les deux officiers ne veulent plus poursuivre l'enquête car ils ont plus de 50 millions à leur disposition.

Présentement à Oyo ou je le trouve tout le monde ne parle que de ça même le surveillant du lycée d'excellence qui est mis sous mandat de dépôt n'intéresse plus personne, Les populations d'oyo viennent de comprendre que Sassou et ses amis sont des criminels économiques qu'il faut chasser pour le bien des congolais et du Congo.

Scandale sur Scandale au Congo sans mot des parlementaires .

LU POUR VOUS sur les réseaux sociaux

Congo Brazzaville : Un Grand Monsieur nous a quittés.

Par OUABARI MARIOTTI

L'ancien Ministre congolais des Finances, M. Pacifique Issoibéka s'est éteint, le 1er février 2024, dans un hôpital parisien. Il était souffrant. Ses compatriotes, surtout ceux qui le fréquentaient et même ceux qui le rencontraient, sans lier des relations personnelles avec lui, retiendront de M. Pacifique Issoibéka sa sincérité, sa droiture, la finesse de son esprit, sa lucidité critique et le respect pour autrui. De lui, restera également l'image d'un homme discret, calme, qui ne foulait pas aux pieds l'exigence et la rigueur dont il faisait montre dans certains cas. Il savait s'effacer, écoutant avec intérêt ses interlocuteurs, parfois plus jeunes que lui, comme s'il était au bout de ses logiques. Des qualités qui donnaient encore plus de poids à sa stature d'homme d'Etat cultivé ainsi qu'a ses compétences en matière économique et administrative.

M. Pacifique Issoibéka avait des convictions fortes qu'il exprimait en Conseil des Ministres et dans les réunions internationales, d'une voix vibrante, rappelant les valeurs et les engagements de son pays. Une de ses priorités était également l'orthodoxie financière, une tâche parfois difficile à réaliser face à des résistances, mais sans jamais cesser d'appeler chacun des agents sous ses différentes tutelles administratives, au fil des années, au meilleur de soi-même. Disparaissant, il emporte avec lui une modestie et une simplicité, sorte de pudeur dans l'expression des sentiments, que très peu de personnalités congolaises des sphères politiques et de la société civile, tous rangs et statuts confondus, sont capables d'afficher aujourd'hui.

M. Pacifique Issoibéka était un Grand Monsieur, au brillant parcours professionnel. Il nait à Bokouélé, village dont il était très attaché, sur les terres humides des Pays de Mossaka, dans la région de la Cuvette, au Nord du Congo. Suivra ses études primaires à Mossaka. Brazzaville sera la seconde étape scolaire où, élève du lycée technique, il partage le banc avec des collègues appliqués, sérieux et travailleurs comme Justin Lékoundzou Ossétoumba, NGuila Moungounga Kombo et Jean Martin Mbemba qui, à l'image de M. Pacifique Issoibéka, serviront plus tard, avec passion, à des hautes fonctions, leur pays.

Rentré au Congo, après les études supérieures en France, dans les villes de Lyon et Grenoble, M. Pacifique Issoibéka est promu à la Direction Générale de SOSUNIARI. Il exerce ensuite à la Banque des Etats d'Afrique Centrale avant d'en devenir Vice Gouverneur de 2003 à 2005. Puis siège au Gouvernement de la République comme Ministre des Finances, de 2005 à 2009, un chantier où il a accru son prestige.

Père de famille, M. Pacifique Issoibéka tenait à la réussite de ses enfants. Sa famille était sa force. Il la voulait toujours soudée pour que ses composantes, rassemblées, vivent de bons moments, mais aussi, face aux évènements malheureux, affrontent la vie avec davantage de sécurité. Il affectionnait la musique des deux rives du Congo, avec un penchant marqué pour la rumba des Bantou de la Capitale dont il avait en tête les noms des artistes musiciens de la vieille et de la nouvelle génération. Le football, il l'aimait, sans le pratiquer, pour développer en lui le sens du collectif. Le football semblait être un pour lui un puissant déclencheur d'émotion. Le Club Athlétique Renaissance Aiglon- CARA- était son équipe favorite. Homme de culture, il n'a pas abandonné la lecture jusqu'à la fin de ses jours.

Pour avoir connu M. Pacifique Issoibéka, je tiens ici à présenter à sa famille, particulièrement son épouse, ses enfants et petits-enfants, mes condoléances les plus attristées. Ceci, en témoignage de mes échanges avec M. Pacifique Issoibéka, dans les moments douloureux qu'il traversait, lors de la dégradation de la santé de sa soeur cadette, Mme Paul Nzété auprès de laquelle Maman Nicole et moi allions pour lui rendre visite à Sarcelles, en région parisienne.

La vie est la voie de la mort

La mort est la voie de la vie

Ainsi va la vie

Reposez en paix M. Le Ministre.

Vous avez pleinement vécu.

A votre Patrie, comme le veut la tradition, de vous le reconnaitre.

Paris 5 février 2024

Ouabari Mariotti


Congo Brazzaville  De l'incivisme dans les lycées de la Capitale,

Opinion d'un ancien Proviseur

Par  OUABARI MARIOTTI

Certains milieux scolaires de Brazzaville, Capitale du Congo, particulièrement des lycées, deviennent à la surprise générale, le théâtre hallucinant d'un dangereux développement d'un incivisme qui se caractérise de diverses formes. Ont été signalés, il y a quelque temps, des affrontements des groupes adverses de lycéens, sur l'esplanade du Lycée Savorgnan de Brazza, dans le quartier Bacongo, avec une fâcheuse extension des échauffourées sur l'avenue de l'OUA, à proximité du camp de la Gendarmerie Nationale. Il a été également relevé un accrochage identique, entre élèves, au Lycée Thomas Sankara, et dans les rues adjacentes, à Mikalou-Kombo, secteur Nord de Brazzaville.

Ce sont là deux scènes de débordement d'élèves qui se sont déroulés, face à des passants, paisibles citoyens éberlués, et en présence des éléments de force publique. Alertés, ceux ci ont adopté une attitude particulière afin de s'adapter à la situation, jouant la carte de la sécurisation des lieux, adjointe à la retenue et l'apaisement, pour ne pas mettre de l'huile sur le feu.

Tout dernièrement, au Lycée Technique du 5 Février 1979, avenue du Maréchal Gallieni, au quartier Mpila, l'on ne sait pour quels motifs, le Drapeau National, symbole de la République, a été profané. L'étendard tricolore, vert jaune rouge a été descendu de son mât, sans autre forme de procès, devant un attroupement d'élèves, et remplacé par une pièce d'étoffe noire, servant d'emblème. Le lever et le baisser du drapeau ne constitue ni une décoration, ni un élément d'aménagement. C'est une opération à caractère symbolique pour affirmer l'engagement à la République et rendre hommage à la Nation. En hissant la bannière noire, en lieu et place du Drapeau National, les acteurs d'un tel acte avaient quelle intention? Je ne m'y avancerai pas.

Dans l'histoire des peuples, la bannière noire serait la représentation de la la mort et de la rébellion. Elle a été utilisée par les pirates et les anarchistes. Pour la première fois, en 1830, elle est brandie, en France, où elle flotte sur l'Hôtel de Ville de Paris, pendant l'insurrection de juillet. Le pavillon noir a été également déployé comme un emblème politique islamiste. Le Parti Fondamentaliste Somalien, le Hizbul Islam, se l'est approprié à la fin des années 2000.

L'agissement contre le Drapeau Congolais au Lycée Technique du 5 Février 1979 a valu la fermeture, jusqu'à nouvel ordre, de l'établissement. De sévères mesures disciplinaires contre les personnels administratif et enseignant ainsi qu'à l'endroit des élèves ont suivi.

Ainsi est posé le problème du phénomène de l'incivisme dans trois lycées de Brazzaville. Trois structures de formation, et non des moindres, dans le paysage scolaire du Congo, aussi bien en personnel d'encadrement, enseignant et administratif confondus, qu'en effectif d'élèves. Ce à quoi s'ajoute la place de ces établissements dans la formation au second cycle d'enseignement des jeunes.

L'incivisme au lycée est donc un comportement social grave. Il pourrait se muer en fait social. Si l'on n'y prend garde, les actes posés dans les trois lycées de Brazzaville pourraient s'étendre à d'autres établissements du pays d'autant que les causes pourraient être les mêmes partout. Parce que le civisme s'apprend comme les mathématiques, les langues vivantes, la physique-chimie, l'histoire-géographie, les sciences de la vie et de la terre, la technologie. Des matières scolaires, voire des enseignements obligatoires. Les règles du civisme ne sont pas innées. Ne les a pas apprise, les ignore. Il en découle le comportement incivique décrié.

Le civisme est un engagement qui commence à l'école. Ainsi, l'éducation au civisme a un impact majeur sur le climat à l'école. D'une part, elle amène les élèves à prendre conscience de ce que le patrimoine de l'école est un bien public, donc le leur. De l'autre, elle influe sur leur environnement et leur relation avec le personnel de l'établissement.

Si ce n'est encore fait, l'enseignement civique et moral doit rentrer dans les programmes des collèges et lycées. Il vise à préparer à l'exercice de la citoyenneté et de comprendre les valeurs de la République.

Au delà de l'apprentissage de l'instruction civique et morale à l'école, manière pédagogique d'inculquer aux élèves les bons principes du civisme et de la morale, autre chose pourrait contribuer à stabiliser les élèves. Il n'en demeure pas moins vrai que les conditions matérielles et le niveau des structures d'accueil à l'école déterminent eux aussi l'état d'esprit des élèves. L'établissement scolaire, en lui même, du point de vue de ses équipements, les moyens et l'environnement de travail qu'il offre sont indispensables au même titre que les cours de civisme.

Les pouvoirs publics devraient revenir à la question tant réclamée de la bourse de lycée et de collège, aide financière de l'Etat accordée sous des normes de ressources pour permettre aux familles éligibles d'assurer les frais liés à la scolarité de leurs enfants. L'internat mixte, au lycée, est une autre préoccupation. Fut un temps où ces apports financiers de la Nation à la formation des élèves, en sus des enseignements ont bien existé, les périodes où le Congo était moins pourvu en ressources qu'aujourd'hui. Ils ont quasiment disparu. La volonté politique pourrait les ressusciter. En sortiraient gagnants la Nation, le système éducatif, les élèves, les parents d'élèves et la cohésion nationale.

Ce sont là les quelques avis de l'enseignant que je suis, de surcroit, ancien Proviseur du Lycée Victor Augagneur-Karl Marx, sur les actes d'incivisme qui prévalent dans les lycées de Brazzaville.

Paris 8 février 2024

Ouabari Mariotti


Congo Brazzaville De l'incivisme dans les lycées de la Capitale,

Opinion d'un ancien Proviseur

Par OUABARI MARIOTTI